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Put'un Un peu de fumée me transporte dans le souvenir d'une nuit passée, d'une nuit pleine de feu capricieux, tantôt éclatant, tantôt rougeoyant. Quels rires auprès de notre fou du roi. As-tu compris les débordements de sa folie, tellement passive qu'elle nous mettait dans un état de surexcitation telle qu'elle aurait pu nous conduire à des actes meurtriers. J'aurais arraché violemment tous ses vêtements pour le mettre nu, me frotter à lui jusqu'à susciter la manifestation d'une envie. Mais d'envie il n'en a pas eue, ce fou trop chaste pour ne pas être pervers, dans quel état il m'a mise ! Rien à faire, moi qui aurais aimé le mettre en transe et pouvoir dans sa suprême jouissance l'achever, le faire éclater si violemment qu'il n'aurait plus jamais ouvert les yeux. Et puis qu'est-ce qu'on s'en fout. Il y a assez de fous pour les sacrifier, en offrande à mes phantasmes. Où sont les orgies romaines d'antan ? Une vie entière vautrée dans des coussins moelleux, servie par de jeunes éphèbes et de moins jeunes eunuques. Au gré de mes besoins, je les ferais courir à l'appel de mon sexe. Que n'existe-t-il d'hommes putains. Où sont nos bordels pour nous les femâles ? Il parait que pour nous c'est gratuit, les put'uns n'auraient pas preneur. Moi, je dis si ! Moi je prendrais. Je voudrais monnayer mon plaisir, pouvoir les évaluer à leurs formes et dire à mes complices, celui-là je me le fais. Vite fait bien fait ! Je vous l'essaye, si c'est suffisamment blindé, je vous le transmets. Moi aussi j'aimerais tirer mon coup au gré de mes envies J'aimerais me payer ce petit sourire bien lourd de mépris en m'enfonçant sur lui, recevoir sa semence du bout des lèvres et la lui répandre en pleine figure. Ainsi, en le plaquant là à poil sur le lit d'un air satisfait, je me rhabillerais en pensant déjà à après. Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Si je t'aime ? Mais oui, mais oui ! Et intérieurement je me dirais : "Allons bon, en voilà encore un sur le dos". -"Tu sais, je suis très prise en ce moment, je suis en train de me réaliser intérieurement et mon état ne souffre pas d'être perturbé, même par toi mon amour ! Je te demande de me comprendre. Il est indispensable que tu renonces à moi quelque temps. Peut-être à l'issue de mon retour sur moi-même, te reviendrai-je, mais je ne peux rien t'assurer pour l'instant !" -"Reviens-moi, je t'en supplie, je serai ton esclave !" Et moi intérieurement je me dis qu'on tombe dans un mélo bon marché. Quelle pauvre histoire. Bon, il est temps que je rentre chez moi pour y retrouver ma maîtresse la solitude. Quand je lui raconterai ça, on va bien se marrer. Mais toi, c'était quand même pas mal, d'ailleurs j'en frissonne encore, Même si je me retiens pour le cas où ! au cas où il n'y aurait plus personne à la rentrée. Je n'ai pas envie de faire les frais de l'avantage que je te donne. Je veux t'exorciser, mais je manque d'éléments pour t'oublier Sois beau joueur, laisses-moi le dessus ; une toute petite fois dans ta vie, change de sexe et laisse-moi jouir de toutes mes forces. Donne-moi le repos du guerrier ! |
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